Vos enfants sont en rupture ? vous battent froid ? sont agressifs/ves ?
Voyez la lettre qu’ils/elles pourraient vous adresser.
Un suggestion forte vers une relation respectueuse...
Chers parents, voici une lettre coup de poing, telle que l’aurait écrite vos enfants adultes, s’ils/si elles n’étaient pas submergé(e)s par leurs émotions.
C’est moi, Carole, qui l’ai rédigée, mais quasi sous leur dictée. Je suis en lien fort, en connexion, avec beaucoup.
Je vous la livre telle quelle, car parfois il est difficile de percer votre carapace, avouez-le.
Bon, absolument tou(te)s les enfants ne seraient pas capables de tant de froideur, néanmoins, il me semble que cette lettre dit des choses bien justes. A méditer, donc.
Si vous avez le moindre doute, imaginez, que vos propres parents reçoivent cette lettre. N’y aurait-il pas un certain nombre de points que vous auriez souhaité leur exprimer - que vous leur avez exprimé ?
Chère Maman/cher Papa,
cela fait un moment que je rumine cette lettre.
Il m’est difficile d’aborder avec toi ce sujet qui, je le sais bien, va te chiffonner voire te fâcher :
je te demande de ne plus me considérer comme ton enfant.
Tu seras toujours ma mère/mon père, oui. Mais je suis adulte désormais.
Je te demande de renoncer à la responsabilité que tu penses toujours devoir assumer à mon encontre. Je te demande de renoncer à tes peurs qui m’entravent… là où ta confiance pourrait me porter…
Ou encore exprimé autrement, je te demande de ne pas juger de ma vie, de mes choix amicaux, professionnels, amoureux !
Bon, allez, énoncé de manière brutale, certes, mais claire : fiche-moi la paix.
Cela fait quelques années que je suis moi-même devenu(e) adulte. Tu n’as désormais plus rien à décider en mon nom. Ni même à juger.
Tu as bâti ta propre vie d’adulte. Laisse-moi construire la mienne. Mes choix de vie seront les miens. Et tant pis, s’ils ne correspondent pas aux tiens. Tu as joué ta partie (tu la joues encore, je le souhaite), laisse-moi jouer la mienne.
Tu me brandis ton expérience. J’entends bien. Indéniablement, tu as des années de plus que moi. Je ne néglige pas la sagesse enseignée par la vie.
Je souhaite cependant m’inspirer ailleurs, prendre des exemples, des mentors en dehors de toi.
Même si j’admirais ta façon de mener ta barque, tu as encore trop de projets pour moi, tu es trop impliqué(e), trop insistant(e), trop pesant(e) pour que je prenne conseil auprès de toi.
En tout cas pour le moment.
Et puis, de toute façon, je ne suis pas certain(e) d’être emballé(e) par ta façon de vivre. J’ai l’impression, peut-être naïve – la vie se chargera de me le dire – que je pourrais coller davantage à mes idéaux, être moins frileux/se, ne pas renoncer à mes extravagances…
Quand tu me dis que je te dois le respect, ça gronde en moi.
Le respect, ça se mérite par son comportement, son attitude ; ça ne s’impose pas. Exiger le respect, c’est déjà être en échec de respectabilité.
Quand on commence à réclamer le respect qui nous est dû, il y a fort à parier que nous sommes déjà allé(e) bien trop loin, tu ne crois pas ?
Mais tu le sais bien. Sinon, tu ne serais pas si malheureux/se.
Et d’ailleurs, repense à ta vie d’avant. Quand tu étais toi-même un(e) jeune adulte. As-tu traité tes parents avec respect ? Toujours ? Facilement ? T’ont-il/elle imposé ce respect ?
Je te propose un pacte : tu renonces à juger de ma vie. Et me prends comme un(e) véritable interlocuteur/trice. Nous parlons d’égal(e) à égal(e). Tu perds ce petit ton condescendant de qui a tout pigé de la vie, pour tâcher de comprendre mon point de vue. Et même si tu ne le comprends pas, je te demande de le respecter.
Bref, tu descends de ton piédestal.
Je sais bien qu’enfant, je t’ai pris pour un(e) véritable héros/héroïne : tu as dû te sentir valorisé(e) de voir tant d’admiration dans mes yeux. Mais tu n’aurais peut-être pas dû m’encourager en ce sens. Tu aurais pu, peut-être, trouver à l’extérieur d’autres sujets de satisfaction. Il n’est, du reste, pas trop tard pour en chercher.
Je sais bien que j’ai moi-même du mal à desceller ton piédestal, et c’est ce qui me met en colère. Je vois bien quelle est ma part.
Mais, à deux, peut-être réussirons-nous à élaborer un autre mode de relation plus respectueux de chacun(e).
Je suis sincèrement dans l’espoir de trouver le juste ton, entre nous. Nos différents, nos chamailles me brisent aussi.
Qu’en dis-tu ?
Oui. Qu’en dites-vous, chers parents ?
Un doute ? pensez à vos jeunes - qui peuvent avoir une bonne quarantaine. Ne les croyez-vous pas capables de ces revendications-là ? enfin... s’ils/si elles n’étaient pas empêtré(e)s dans leur colère encore illicite.
Songez à vous, en tant qu’enfant. Auriez-vous aimé dire cela à vos propres parents ?
Si vos enfants adultes ont rompu toutes les amarres, ou si vous sentez que vous n’en êtes pas loin, il est peut-être temps de changer radicalement de point de vue.
Prenez cette lettre comme un préalable à toute tentative de renouer. C’est seulement à partir de là que votre jeune pourra éventuellement se souvenir des bons moments, voire des valeurs que vous lui avez transmises.
Et puis, vous êtes bien affligé(e), et dans une impasse. Votre méthode ne semble pas porter ses fruits. Tentez donc cette approche-là.
N’hésitez pas à me raconter comment cette lettre vous aura percuté(e) - en tant que parent ? en tant qu’enfant ? - et comment, grâce à ce choc, vous aurez pu améliorer votre relation...
Je vous le souhaite de tout coeur. Et suis là pour vous soutenir dans vos efforts vers une belle éclaircie.
© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – novembre 2020
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