L’hibiscus

Hortense

par Carole Braéckman

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J’ai reçu une belle leçon d’amour !

Il y a des années de cela, je participais à un groupe, genre groupe de réflexion. Une des participantes était polyhandicapée. Son corps était difforme, son visage, comme écrasé par un étau, qui aurait aplati ses tempes, me semblait épouvantablement repoussant.
Cette femme m’a donné une des plus belles leçons de vie et d’amour que j’ai reçues.
Elle était toujours extrêmement pomponnée. La couche de son fond de teint était bien épaisse, sans doute pour cacher les imperfections de son visage. Je n’en suis plus si certaine mais il me semble qu’elle avait une tâche de vin sur le visage… Mais de surcroît, ses yeux étaient maquillés, ses lèvres peintes… Nous travaillions au 2ème étage d’un immeuble, sans ascenseur. Son amoureux la portait dans les escaliers, et son arrivée était tout à fait romantique !
J’étais déjà soufflée qu’elle ait un amoureux ! elle était si moche ! Dans ma petite tête, les amoureux n’étaient là que pour de très belles personnes… La vie m’avait montré des amoureux qui n’étaient pas des gravures de mode, et j’en avais même contemplé à foison… Mais je n’aurais jamais imaginé qu’une Hortense puisse avoir un prétendant fou d’amour. Et oui, j’étais fort cruche ! Son galant était très attentionné. Aux petits soins. Il la mangeait des yeux, et prévenait le moindre de ses désirs… Je dois dire que j’ai dû avoir le genre de pensée peu charitable : Pourquoi, elle ? Je n’ai pas une seconde pensé : qu’a-t-elle de plus que moi, car j’étais sottement persuadée qu’elle n’avait que des moins ! Je guettais la faille chez lui. Mais rien.
Quand nous sommes devenues un peu plus intimes, elle m’a raconté que son problème du moment était qu’elle avait deux amoureux !!!, et ne voulait en blesser aucun ! J’avais déjà bien grandi à son contact, et je n’en étais plus à me dire qu’elle ne relevait pas de l’amour, que c’était impossible, etc...
Quand elle m’a avoué un amoureux de trop, j’ai éclaté de rire !! ça alors ! ça alors ! Tu m’en diras tant ! Tu en es une sacrée. Tu en as un de trop, et moi, il m’en manque un !! On pourrait peut-être s’arranger… (rires).

J’ai grandi d’un coup, le jour où la bisant comme d’habitude du bout des lèvres - j’étais franchement pleine de répulsion - je l’ai sentie si pleine de compréhension et de compassion pour le dégoût qu’elle m’inspirait,… et sans aucun jugement,… et dans l’amour... Mes barrières ont craqué, et je me suis mise à pleurer comme un jeune veau dans ses bras… Cette femme méritait bien tout l’amour du monde ! Quelle belle âme ! Elle m’a donné une si douce leçon !

© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – mars 2007

Je vous raconte en vidéo une autre histoire d’amour, celle du Puits d’amour








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