Le fil de la vie est surprenant. Jeune, on a l’impression que vieillir est une calamité, mais finalement... est-ce bien sûr ?!
Je dis souvent - je ne suis pas la seule dans ce cas, et ce n’est pas du tout coquetterie - que je n’aimerais franchement pas revenir en arrière.
A vingt ans, j’étais trop en souffrance. Grâce au Ciel, j’ai grandi ! Et beaucoup pleuré, bien libéré un énorme fatras ! J’ai aussi été une grande furibarde. Cela m’a lâché, également.
Et j’ai frayé ma route vers ma joie ! Je me suis apprivoisée...
Je réfléchissais récemment sur ma hardiesse, qui va croissant !
Quand j’étais jeune, j’étais pétrie de trouille sur le jugement des autres, je tentais la conformité. Cela m’a duré longtemps !
A quarante ans, tant pis pour ce que les autres pouvaient penser de moi – c’était leur problème, pas vrai ?! - me restaient quand même, bien chevillées, mes peurs ! Mais j’ai alors pris la décision non négociable de ne pas laisser ces dernières me phagocyter ! Ah mais !! Bon... (sourire !), sauf quelques accords secrets et de bon gré avec moi-même !
A soixante ans, je ne dis pas que je n’ai plus peur de rien, mais pas loin !
Comme j’ai franchi, comme tout le monde, des heurts et malheurs, je sais désormais que je suis capable de traverser les cruautés du sort !
La vie s’est encore chargée de me cabosser, marteler, comme le ferait un dinandier pour donner forme à un alliage précieux, et avouons-le, je suis autrement plus affranchie, et aussi plus tendre dans mon regard sur autrui. Ouf !
Et le fin du fin, c’est qu’il y a quarante ans, vous m’auriez dit tout ce que j’allais sillonner ! j’aurais raccroché mon tablier. Refus d’obstacle ! Ça va pas la tête !?!
Et finalement, ce que je retiens de ce parcours, c’est de la fierté ! Oui, je suis fière d’avoir franchi tous ces cahots, certains même avec une certaine élégance, ma foi, d’autres en mangeant la poussière. Bref, comme un petit bout d’humain(e), comme chacun(e) !
Et... ce n’est pas fini !
J’écris ce texte pour offrir un miroir aux personnes de mon âge, et leur révéler si besoin leur dignité : quand vous regardez derrière vous, n’êtes-vous pas, vous aussi interloqué(e) de toutes ces traversées ?!
Et empli(e) de gratitude envers vos capacités ? Chapeau bas ! n’est-ce pas ?!
Et j’aimerai également donner courage à des plus jeunes : ne vous en faîtes pas, cela semble insurmontable, mais nous sommes tous et toutes doté(e)s de ressources incroyables qui nous permettent de "traverser les grandes eaux", comme dirait le Yi King. Traduisez "les gros à-coups !"
A vous toutes et tous, j’ai envie de tendre le petit chapeau violet de l’émancipation !
Jeune, on a l’impression que vieillir est une calamité, mais finalement...
c’est une bénédiction !
© Carole Braéckman –www.lhibiscus.fr – novembre 2016
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