L’hibiscus

La colère : Exploser au bon moment

par Carole Braéckman

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Ne cherchez pas à maîtriser vos colères, c’est la meilleure façon de les retenir. Examinez-les, et exprimez ce qui vous a mis hors de vous... Quand vous êtes bien calmé(e)s !

Souvent, mes patient(e)s me disent qu’il/elless cherchent – vainement, d’ailleurs ! - à maîtriser leurs émotions… Et moi de répondre à leur grande stupéfaction : « Mais n’essayez surtout pas de maîtriser quoi que ce soit ! »
Ce n’est pas qu’une boutade !
Quelqu’un qui a un grand sang-froid va savoir retenir ses colères et c’est tant mieux !… euh ! pour son entourage… Pour lui, il est bon que ce qui a suscité la colère puisse se dire. Tant qu’à faire sous un mode doux… mais se dire !
Alors, que faire ?
Il faut lâcher immédiatement ! s’ouvrir tout(e) grand(e) pour se laisser envahir, engloutir pas la colère ou la peur… Et contrairement à ce que vous pourriez penser, l’émotion ne va pas vous submerger, bien au contraire ! S’il n’y a aucune résistance, mais acceptation totale de son état émotionnel, il est clair que cette émotion ne peut pas s’installer. Traitée en visiteuse, elle prend place puis repart. Par contre, si vous luttez contre elle, c’est comme si vous l’agrippiez en la tenant bien serrée ! et elle fait son nid en vous, comme une intruse !
Vous connaissez, sans doute, la différence entre les arts martiaux occidentaux et leurs homologues asiatiques ? (Que les spécialistes me pardonnent par avance, mon approximation ! J’utilise une image.) Dans un cas, on empoigne son adversaire, et on se collette avec lui… ; dans l’autre, on s’efface devant lui et on utilise son propre élan, sa propre force, pour l’envoyer dans le décor !! En pratiquant le Taiji, j’ai appris l’art de l’esquive, et dans ma vie quotidienne, face à une émotion, au lieu de lutter, de faire front comme un taureau furieux, je l’esquive et la regarde disparaître…

Comme dirait le Dalaï Lama dans La voie de la Sérénité aux Editions du Gange :
Certains psychologues disent que nous ne devons pas réprimer notre colère mais l’exprimer - que nous devons pratiquer la colère !
Il convient de distinguer ici les problèmes mentaux qui peuvent être exprimés de ceux qui ne doivent pas être extériorisés.
On abuse parfois vraiment de votre confiance et, dans ce cas, vous avez raison de formuler vos griefs plutôt que de les laisser pourrir à l’intérieur de vous.
Mais veillez à ne pas les exprimer avec colère.

N’est-ce pas !!! (rire)

Les moinillons farceurs J’ai envie de vous raconter une petite histoire Zen, afin de vous prouver que les émotions sont toujours licites... Par contre, la sagesse, c’est de les exprimer au bon moment !
Un vieux moine connu pour sa grande sagesse, son impassibilité, sa maîtrise de lui… Des moinillons de son monastère décident de tester sa placidité et, un jour, ils lui tendent une embuscade dans les couloirs du cloître. Le vieux sage transportait un plateau de thé. Vous savez comme le thé, dans les pratiques Zen, est un moment important, donnant lieu à tout un rituel, carrément une cérémonie ! Notre vieux moine portait donc son précieux trésor lorsque, au détour d’un couloir, jaillit une horde de gamins échevelés qui l’entourent en piaillant à qui mieux mieux !
Le sage continue… imperturbable…
Laissant les moinillons passablement médusés !…
Juste après le tournant, le vieux moine avise une table. Se dirige vers elle. Y pose son plateau. Déploie une serviette sur le bol de thé.
Et… pousse un cri de frayeur !!

Je vous raconte cette histoire, ainsi que deux autres contes, dans une vidéo intitulée Gérer les émotions.

© Carole Braéckman –www.lhibiscus.fr – mars 05








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