Le deuil + ma sale gosse : Coucou n° 182 du 20 avril 2012
par Carole Braéckman
Le deuil est un phénomène sur du long terme. En finit-on jamais avec le deuil ?
Si vous vous trouvez chroniquement dépressif/ve, ou à fleur de peau, cela vaut le coup de chercher les morts oubliées...
L’innocente désobéissance peut être une vraie joie. Vous devriez essayer !
Hé ! coucou vous !
Ces jours derniers, j’ai été tempêtée (oui, je sais ! ce mot n’existe pas, mais il correspond si bien !) par la mort de mon amie, décédée il y aura, bientôt un an.
Je suis passée par toutes les phases du deuil, ou quasi. L’abattement, la révolte, la sidération, la nostalgie...
Maintenant que je me suis re-posée en campagne, et à la date anniversaire, ou à peu près, je suis saisie par toutes ces émotions successives, voire simultanées.
Je vous le raconte, parce que cela peut vous aider, de comprendre qu’on peut être brassé(e) longtemps après.
D’ailleurs, le deuil finit-il un jour ? Juste après avoir eu (enfin !) accès au téléphone, mon premier réflexe a été de vouloir appeler ma petite soeur (morte, il y aura dix ans en juin !). Je sais bien que ça n’a pas d’allure ! Mais je vous le livre tout brut, tout vrai. Nous habitions loin l’une de l’autre et nous téléphonions donc beaucoup.
Je me souviens aussi d’un monsieur, chroniquement dépressif, qui portait, à son insu, le deuil d’un grand-père disparu alors qu’il était tout minot... A chaque période anniversaire, il sombrait dans un désespoir sirupeux.
Avant-hier, toute seule dans ma campagne, j’ai presque réussi à m’en prendre au monde entier !... jusqu’à ce que je réalise que mon coeur pleurait la mort de mon amie.
Et j’ai alors baissé les armes. Pour accéder de nouveau au chagrin...
Cependant, comme je crois en une vie au-delà, l’affliction ne dure pas.
La meilleure image que je puisse donner de sa mort est celle du voyage. Ce coup-ci, c’est elle qui est partie en avant ! Lorsqu’elle m’a dit adieu, alors que je m’envolais pour le Népal, elle était un brin triste de notre séparation, mais surtout, très heureuse pour moi qui partais à la rencontre du vaste monde, et... ravie à l’idée de me rejoindre quelques deux mois après ! Elle ne souffrait pas de notre éloignement : penser à moi, c’était penser à un étranger merveilleux de couleurs et de richesses. Et elle avait son billet. C’est la seule différence : moi, je n’ai pas la date du vol vers nos retrouvailles ! J’ai un billet "open" !
Je la sais joyeuse, tant joyeuse ! et j’ai hâte de découvrir le vaste paysage où elle a migré !
Hier, j’ai fait ma sale gosse !
Toute la journée, le temps a valsé entre ondées glacées et soleil pur ! Le soir, j’ai décidé d’une balade. Je demande à mon coeur (cf le truc pour interroger sa sagesse intérieure) si je dois prendre ma cape de pluie ? Eh oui ! je n’hésite pas à le consulter même pour des riens ! La réponse est Oui ! Tant pis, je pars sans ! Mon gentil Jiminy (c’est le nom de la conscience intérieure de Pinocchio - pas dans le conte original, mlais bon) me suggère un bonnet, que j’attrape au vol, et les jumelles, que je boude.
D’habitude, je suis scrupuleusement, et avec bonheur, les instructions intérieures. Mais là - reste de méchante humeur dont je vous parlais ci-dessus, allez savoir - je n’en fais qu’à ma tête !
Et ma foi, j’ai été trempée jusqu’à l’os ! c’était prévisible ! Et j’ai aussi expérimenté la désobéissance ! Enfin, plus honnêtement, je devrais dire : "une fois de plus, expérimenté la désobéissance" ! Je ne suis pas trop docile, ça se saurait ! En tout cas, je le suis très souvent avec Jiminy, qui est de si bon conseil !
Et mon expérience de la désobéissance mérite que je m’y arrête ! Les pieds trempés, le nez mouillé, j’étais quand même heureuse, têtue, consciente d’avoir boudé les sages suggestions, et... satisfaite de cela !
Et j’ai pensé aux enfants ! Si vous avez la chance d’avoir des enfants, fermez donc les yeux, parfois, sur leur côté ’sale gosse". C’est du tout bon ! C’est même hautement éducatif, je trouve ! J’y ai débusqué une joie nouvelle ! et bien innocente ! Vous devriez essayer !
Ma moisson du jour : un renard (que j’aurais bien examiné avec mes jumelles !) ! des gris somptueux densifiés par la pluie, et un arc-en-ciel si épais, qu’on aurait cru que l’artiste avait aplati sa brosse en gros traits inégaux pour tester ses couleurs !
Magnifique !
A tout bientôt : je vous souhaite une jolie journée, irisée !
Carole.
© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – avril 2012
Voir aussi Comment surmonter un deuil, une séparation : Donnez rendez-vous à vos chagrins...
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