Nous n’en avons jamais fini avec l’enfant en nous. Au plus nous voulons être grand(e), autonome, indépendant(e), au plus nous figeons l’enfant en nous… Or il/elle peut nous rendre notre authenticité, notre fluidité…
Quand nous arrivons à l’âge adulte, nous n’avons qu’une idée : être grand(e), responsable, émancipé(e). Vous devez vous souvenir des premières fois ? Premier salaire, premier logement indépendant… etc. L’exaltation d’être enfin autonome !
Et ma foi, souvent le cap est franchi avec succès.
Bon, parfois avec divers ratés et frictions du côté de nos parents qui peuvent éprouver quelques difficultés à ajuster au même rythme que nous. Vous vous souvenez : souvent, les frottements relationnels relèvent d’une question de tempo !
L’un dans l’autre, nous menons notre vie, et opérons des choix, qui la rendent nôtre, unique.
Cependant, croire que nous sommes dégagé(e) de notre enfance est un leurre. Cette dernière reste empreinte en nous toute notre vie ! et nous rattrape à des moments tout à fait inattendus.
Vous avez sans doute déjà vécu cela : tout d’un coup, vous percevez un trouble enfantin chez une personne de votre entourage : une brusque confusion, une rougeur, une bouderie, un éclat de colère… ou de rire !
Chez vous-même peut-être ? Aux détours d’une rencontre, ou d’un événement, voilà l’enfant en vous qui repointe son nez !
Souvent, vous avez trop serré les dents, voulu paraître adulte, mature, et vous allez jusque prétendre que non, non pas vous !
Mais observez votre attitude par rapport à vos parents, vos proches, et votre besoin d’être validé(e) dans vos options ou vos réalisations. Fouillez attentivement, et vous constaterez sans doute - comme la plupart des personnes qui ont osé cette introspection - que Oui, ce serait mieux, plus fluide, avec l’approbation de nos proches !
Quand ce n’est pas le cas, ce n’est pas insurmontable, cela va aussi, bien évidemment, et nous persistons – enfin, je vous le souhaite ! - mais nous avons tendance à être un peu moins en confiance, un chouïa plus tendu(e)s, sur la défensive…
Nos "adultes" sont multiples.
Parfois, vous aurez déplacé les rôles, et ce n’est plus uniquement chez vos parents que vous recherchez l’approbation, mais aussi chez d’autres personnes, des mentors ou des pairs.
Regardez attentivement votre comportement par rapport à des "autorités" : vos supérieur(e)s hiérarchiques, des chef(fe)s de groupe, des enseignant(e)s, vos propriétaires, les forces de l’ordre, éventuellement le monde médical…
Vous devriez vous surprendre, en posture de soumission un poil obséquieuse… à avoir envie de faire plaisir, à guetter l’adhésion...
Ou tout au contraire, dans une rébellion : à ne pas supporter d’être dirigé(e) – personnellement, je déteste ça ! - ou à pester contre les points de vue opposés.
Ou alterner docilité et opposition…
Je prétends qu’en chacun(e) de nous, même les plus libres, même les plus performant(e)s, même les plus âgé(e)s, persiste toujours l’enfant. Je le/la distingue chez tous et toutes. Et je ne suis pas la seule ! Je remercie de cette grâce qui m’est donnée car, en me dévoilant le/la tout(e) petit(e), chez l’être le/la plus aguerri(e), elle me rend cette personne accessible, très humaine, infiniment tendre, sous des dehors parfois âpres ou insensibles…
J’aime l’enfant en vous. C’est pour moi, votre part humaine, si émouvante. (J’aime aussi l’enfant en moi, oui ! oui ! Sourire).
Or, il faut bien l’avouer, la tendance commune, c’est de repousser cet(te) enfant !
Je vous conseille au contraire de l’inviter à vous raconter son conte, car il/elle a beaucoup à nous apprendre ! Et à nous faire grandir !
Ne vous défendez pas d’être encore cet(te) enfant. C’est en le/la reconnaissant et l’accueillant en vous que vous allez enfin vraiment grandir !
Assumez votre besoin de validation, d’amour ! acceptez de difficilement supporter le jugement, la critique, admettez votre peur d’être pris(e) en "faute"… avouez que vous sentez mal aimé(e)s parfois…
Et vous verrez que cet accord avec votre part fragile va vous dégager.
Je suis formelle : au plus on admet être toujours petit(e), au plus on grandit !
Prendre conscience de cette part enfantine en nous, nous permet d’ouvrir notre espace. D’entrer en compréhension avec l’enfant que nous avons été, de saisir l’avidité avec laquelle nous guettions les marques de satisfaction parentale, les serrements effondrés dans nos poitrines quand nous étions pris(e) en défaut, grondé(e)s voire corrigé(e)s… Et de ce fait, de réguler nos émotions. Nos colères, par exemple, se trompent souvent de destinataire(s)
De mettre tout cela en regard de l’adulte que nous sommes devenu(e) - des autres adultes aussi qui portent leur propre part d’enfance - nous incite à un regard tellement plus compréhensif, plus attendri sur nous, nos défauts,… et sur ceux des autres…
Tombent les masques ! les trop sérieux, trop rigides, trop adultes !
Qu’il ne reste que nous, les enfants, aux traits adultes, avec nos coeurs à la fois emplis d’amour et affamés d’amour !
© Carole Braéckman - www.lhibiscus.fr - novembre 2017
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