Apprivoiser votre corps, l’aimer vivant, tel qu’il est !
Toute une éducation à revoir ! Ce ne sont pas les canons de la beauté qu’il faut viser, mais la vie !
Voilà un texte pour réconcilier ceux et celles qui se trouvent gros(ses), vieux ou veilles et... moches ! avec leur corps !
Allons, dansez maintenant !!
Le chapeau, tout comme le titre de l’article sont de moi, Carole.
"Quand j’avais une vingtaine d’années, j’ai eu deux expériences essentielles, qui, l’une comme l’autre, allaient à l’encontre de tout ce qu’on m’avait appris du corps jusque-là. La première fois, je participais à un rassemblement de femmes. Le soir, nous étions réunies autour du feu près des sources chaudes, et j’ai vu une femme d’environ trente cinq ans. Elle était nue et les grossesses avaient comme vidé ses seins de leur contenu, tandis que son ventre était couvert de vergetures. Je me souviens d’avoir eu de la peine pour les outrages qu’avait subis cette peau fine et claire.
Quelqu’un jouait du tambour et des maracas et elle s’est alors mise à danser. Elle a commencé à bouger avec une grâce incroyablement émouvante. Elle était superbe, c’était la vie même. Et j’ai compris alors ce qu’était le pouvoir de ses flancs, le pouvoir qu’on m’avait appris à ignorer, celui du corps féminin lorsqu’il est animé de l’intérieur. Presque trente ans après, je la vois encore danser dans la nuit et je suis toujours frappée par le pouvoir du corps.
C’est une femme beaucoup plus âgée qui fut ma seconde révélation. Ses hanches en forme de poire ne correspondaient nullement aux canons de beauté habituels. Par rapport, sa poitrine était menue. Elle avait une taille épaisse et ses cuisses étaient couvertes d’un réseau de veinules violacées, tandis qu’une cicatrice, résultant d’une grave opération, courait de sa cage thoracique à sa colonne vertébrale.
Pourquoi, alors, les hommes lui tournaient-ils autour comme si elle était un rayon de miel ? Peut-être voulaient-ils mordre dans le fruit mûr de ces cuisses, lécher cette cicatrice, étreindre cette poitrine, poser leur joue sur la toile d’araignée de ses veines. Elle avait un sourire éblouissant, une démarche magnifique et ses yeux allaient au fond des êtres et des choses. Là encore, je pus voir ce pouvoir qui se trouve dans le corps. Le pouvoir culturel du corps, c’est sa beauté, mais le pouvoir qui est dans le corps est rare, car la plupart l’ont chassé par les tortures infligées à leur chair ou la gêne que celui-ci leur causait."
Femmes qui courent avec les loups : Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage de Clarissa Pinkola Estés ; traduction de l’Américain par Marie-France Girod.- © Editions Grasset et Fasquelle, 1996.
© Carole Braéckman - www.lhibiscus.fr – janvier 2012
Si vous vous trouvez trop grosse, allez aussi lire la savoureuse anecdote que je vous raconte dans le coucou consacré à la réhabilitation des dodues mais aussi cet autre où je vous parle de la présence du baobab.
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