L’hibiscus

Fagot de bonheurs : coucou n°64 du 5 septembre 2009

par Carole Braéckman

Version imprimable de cet article Version imprimable     envoyer l'article par mail Envoyer par mail

Bonjour,
j’ai passé une semaine dans un joli petit coin de Picardie, dans le silence de la forêt. J’ai conscience d’avoir une chance bien douce à vivre des instants aussi denses et magiques.
Je voulais partager avec vous : voici un fagot de bonheurs, glanés ici et là, à votre intention.
Je l’ai écrit sur place, et vous le poste à mon retour.

Belle soirée, beau dimanche à vous, ou belle semaine, si vous ne me lisez que lundi !
Je veux bien les vôtres, de bonheurs ! n’hésitez pas, j’aime !
Carole.

A mon arrivée : un vase où s’épanouissait une rose, une Pierre de Ronsard, une rose à l’ancienne, au charme tout de plénitude... Accompagnée de deux dodus boutons.

Un soir, mon hôtesse avait préparé une flambée dans la cheminée, et m’a laissée en tête à tête avec un bon petit repas comme elle sait les mitonner, et un feu à contempler. Béatitude !

J’ai rencontré, par deux fois, un faon bouleversant de grâce et de fragilité. Je crois bien que je l’ai terrorisé, et j’en suis bien navrée. Ce n’était pas mon intention, vous vous l’imaginez bien ! La deuxième fois, il est passé tout près, tout près ! J’étais si émue que je crois bien que mon saisissement n’a fait qu’amplifier le sien !!
Je suis sortie, ravie, fin heureuse de ma balade !

Un matin, j’ai eu plaisir de faire la connaissance de Bambou, la chienne des jardiniers venus élaguer les arbres de mes hôtes, et retaper le jardin. Lorsque je suis partie battre les bois, elle m’a suivie. Le temps d’une balade, nous avons été amies. Elle m’attendait comme si j’étais sa maîtresse. J’étais toute émue de sa présence. Je pensais, femme de peu de foi, qu’elle me lâcherait quand elle me verrait m’éloigner trop, mais non ! elle est venue jusqu’au bout de ma promenade, qui a bien duré une heure. Bonheur enfantin d’être accompagnée d’une chienne ! Douceur de cette chienne, son attention vigilante aux odeurs, aux bruits... Une vraie présence aux bois !!

Le matin, au petit déjeuner, mon hôtesse me préparait un petit ramequin de fruits frais, coupés en petits morceaux et arrosé d’un filet de sirop d’érable ! Joie de découvrir une nouvelle coupelle, chaque matin ! Régal du patchwork des couleurs ambrées par le sirop ! Délice fondant ! Mmm !

Je vous écris, le dos à la cheminée, face à un pan du jardin : un cornouiller d’un jaune à pleurer d’émotion tant il est tendre ! En arrière-fond des vénérables que je ne reconnais pas, qui permettent aux teintes blond corail du cornouiller de déployer sa splendeur sur leur vert plus appuyé. En premier plan, le vert pâle et délicat des feuilles de pawlownia, vous savez, ces feuilles en forme de coeur !! Je chauffe mon dos, et je surveille le reflet du feu dans l’écran. Je rêve que dans mon mél passe aussi cette chaleur... cette odeur... cette danse des flammes.... Cette vue !
Gratitude !

Un soir, il faisait déjà nuit, je n’avais pas encore tiré mon rideau, et, sous mon nez, derrière la fenêtre, deux merles sont venus danser, et faire les zouaves. ils accomplissaient des glissades sur le sommet d’un juniper... (vous savez comme un petit pin parasol), atterrissaient en gloussant (je vous jure !) sur le rebord du petit bassin, et repartaient de plus belle, après s’être un peu chahutés !! Ils étaient d’un comique !

Au matin, j’ai raconté la scène, à l’un des jardiniers. En hommage à leur travail de la veille. Ai-je rêvé ? ou il a rosi de plaisir ?
Il est vrai que leur intervention dans le jardin a fait merveille. Je trouvais le jardin très beau à mon arrivée. Mais désormais, c’est pire !!! Il respire ! allégé ! Je sens comme un souffle ample, généreux, vivant ! Même que cela donne des idées loufoques aux merles !!

Un rayon de soleil a percé les nuages gris de pluie, et éclairé ma scène, faisant chanter d’allégresse le jaune du cornouiller ! Joie !
Cela fait trois jours qu’il pleut ! Quand je suis arrivée, j’ai moi-même prié pour qu’il pleuve ! tant la terre était sèche !! Je n’ai jamais vu un sous-bois français aussi sec ; et le jardin aussi était déshydraté ! Ouf, ça commence à aller mieux !
Je crois bien qu’il est chinois, ce proverbe-là : Le paysan prie qu’il pleuve, le voyageur qu’il fasse beau, et les dieux hésitent...


© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – septembre 2009








Élevons-nous : de l’enfance

Pour les enfants que nous avons été, pour les parents que nous sommes.
Un livre qui vous allège de vos peurs, vous guide vers une éducation respectueuse…

 

Élevons-nous : de l’enfance

Pour les enfants que nous avons été, pour les parents que nous sommes.
Un livre qui vous allège de vos peurs, vous guide vers une éducation respectueuse…